Bibliographie


David Abram, Comment la terre s'est tue. Pour une écologie des sens, La Découverte, coll. « Les Empêcheurs de penser en rond », 2013
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Comment se fait-il que les arbres ne nous parlent plus ? Que le soleil et la lune se bornent désormais à décrire en aveugle un arc à travers le ciel ? Et que les multiples voix de la forêt ne nous enseignent plus rien ? À de telles questions répondent le plus souvent des récits qui aboutissent à faire de nous, « enfants de la raison », ceux qui ont su prendre conscience de ce que les humains étaient seuls au sein d'un monde vide et silencieux. Les peuples de tradition orale – Hopis, Apaches, Koyukon, aborigènes australiens, habitants du Népal ou de la jungle amazonienne – savent qu'il n'en est rien. Le parcours et le travail d'enquête passionnants que David Abram rapporte ici leur donnent raison. Plutôt qu'une prise de conscience, ce qui nous est arrivé serait de l'ordre d'une brutale mutation écologique, qui a interrompu la symbiose entre nos sens et le monde. Manifestement, quelque chose manque – manque terriblement », comme en témoigne la manière dont nous maltraitons et la terre et nous-mêmes. Toutefois, ce n'est pas l'ancien pouvoir d'animation des choses qui s'est tari. Ne sommes-nous pas témoins de scènes étranges ? N'avons-nous pas des visions ? Ne faisons-nous pas l'expérience d'autres vies... lorsque nous lisons ? Et si la magie vivifiante de nos sens avait été capturée par les mots écrits. Les mots de David Abram possèdent cette magie, mais surtout ils réactivent l'expérience d'un monde au présent. Ce monde alentour qui, en sourdine, continue à nourrir nos manières de penser et de parler, de sentir et de vivre. Parce que la terre parle...

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Serge Bahuchet, Les Jardiniers de la nature, Odile Jacob, 2017 Nous vivons une crise sans précédent du lien entre l’homme et la nature. Déforestation, agriculture intensive, pillage des ressources, effondrement de la biodiversité ont brisé le contrat que nous avions peu à peu élaboré avec les plantes et les animaux qui nourrissent nos estomacs et nos imaginaires. Pour réécrire ce contrat sur des bases saines, il est urgent de comprendre l’évolution du lien millénaire auquel nous devons notre survie. C’est ce à quoi s’emploie Serge Bahuchet, qui a parcouru la planète pour nous faire partager son passionnant voyage aux sources des pratiques agricoles et culinaires, des techniques de chasse, de pêche ou de domestication des animaux et des plantes. Des pommes de terre du Pérou à la chasse au porc-épic chez les Pygmées, de la domestication de la carpe aux variétés de piments, et des civilisations du vin à celles de la bière, c’est une anthropologie de la vie quotidienne qui se dessine ici. Loin des clichés trop commodes du bon sauvage innocent ou du cruel prédateur et de la nature vierge, elle invite à suivre les ancestrales pérégrinations de l’« homme naturel » qui a su, au fil des siècles et des civilisations, trouver des solutions merveilleusement inventives et pleines de sagesse écologique.



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Jean-Marc Barbier, Frédéric Goulet, Moins de technique, plus de nature : pour une heuristique des pratiques d’écologisation de l’agriculture, Natures Sciences Sociétés 21, 200-210, 2013,




Augustin Berque, Sur le bords de l'Yvette, Dialogues mésologiques, Editions éoliennes, 2017
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Sur les bords de l’Yvette, un vieux monsieur très savant, le Dr No, et sa petite-fille Mélissa, lycéenne en seconde, parlent de mésologie – la science des milieux, c’est-à-dire de la relation spécifique que tout être vivant crée avec son environnement. Alors que l’environnement est universel – le même pour tous –, le milieu est singulier, que ce soit à l’échelle de l’espèce – le milieu d’un ragondin n’est pas celui d’un canard, bien qu’ils vivent côte-à-côte dans la même rivière – ou à l’échelle des organismes?; et, dans le cas de l’humain, que ce soit à l’échelle des personnes comme à celle des cultures?: un même donné environnemental pourra être perçu et utilisé de manières très différentes par des sociétés différentes, et dans un même environnement, deux personnes pourront vivre dans deux milieux très différents. La découverte de cette spécificité des milieux a révolutionné les sciences de la nature au XXe siècle, avec les travaux du naturaliste balte Jakob von Uexküll (1864-1944), et du philosophe japonais Tetsurô Watsuji (1889-1960). Les perspectives nouvelles sur la nature et sur l’existence humaine qui découlent de leur mésologie sont ici même – sur les bords de l’Yvette – mises à la portée de tous dans une suite de dialogues entre Mélissa et son grand-père, où s’invitent tour à tour, fictivement, quelques-uns des grands noms de la mésologie?: Uexküll et Watsuji, bien sûr, mais aussi quelques autres savants qui ont fait de la mésologie sans le savoir. Le tout, sous l’œil du roi de l’Yvette… le ragondin.



Dominique Bourg : voir ses publications ici


Sophie Caillon, P. Degeorges, Biodiversité(s), quand les frontières entre culture et nature s’effacent. Presses de Science Po, 1(30), 2005, pp. 85–95


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Pierre Charbonnier, La fin d’un grand partage. Nature et société, de Durkheim à Descola, CNRS éditions, 2015 Les relations de l'homme et de son organisation sociale au milieu naturel ont longtemps été étudiées dans le cadre d'une opposition entre nature et société. Mais la crise écologique invite à nous interroger sur ce partage, et à revenir sur le sens de ce clivage. L'objectif de ce livre est d'éclairer les ambiguïtés du rapport à la nature des modernes, en relisant du point de vue de la nature cette histoire jalonnée par trois œuvres, Les formes élémentaires de la vie religieuse de Durkheim, La pensée sauvage de Lévi-Strauss et Par-delà nature et culture de Philippe Descola. Y a-t-il un paradoxe à parler de la nature comme d'un fait social ? Quelle signification et quelle valeur accorder aux sociétés restées indifférentes au partage entre nature et société ? Quels concepts mobiliser aujourd'hui pour faire face à la transformation de nos rapports collectifs à la nature ? Alors que la nature est de plus en plus humanisée et que les affaires humaines doivent en retour toujours plus composer avec elle, le grand partage du naturel et du social semble perdre toute pertinence.



Philippe Descola
, Par-delà nature et culture, Gallimard, Paris, 2005.
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Seul l'Occident moderne s'est attaché à classer les êtres selon qu'ils relèvent des lois de la matière ou des aléas des conventions. L'anthropologie n'a pas encore pris la mesure de ce constat : dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle -, elle perpétue une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie. Peut-on penser le monde sans distinguer la culture de la nature ? Philippe Descola propose ici une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d'identifier les «existants» et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains , l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache au contraire aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle. La cosmologie moderne est devenue une formule parmi d'autres. Car chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières. C'est à une recomposition radicale de ces sciences et à un réaménagement de leur domaine que ce livre invite, afin d'y inclure bien plus que l'homme, tous ces «corps associés» trop longtemps relégués dans une fonction d'entourage.



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Vinciane Despret et Michel Meuret, Composer avec les moutons : lorsque des brebis apprennent à leurs bergers à leur apprendre, Cardère, 2016



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Charles Foster, Dans la peau d'une bête, JC Lattès, 2017 « Je veux savoir quel effet ça fait d’être en animal sauvage… je décris le paysage, la vie tels que les perçoivent un blaireau, une loutre, un renard, un cerf et un martinet. A cette fin, je recours à deux méthodes. Je m’immerge d’abord dans la littérature physiologique pertinente et découvre ainsi ce que l’on a appris sur le fonctionnement de ces animaux. Ensuite, je m’immerge dans leur monde. » Et effectivement, Charles Foster a vécu plusieurs semaines dans la peau d’un blaireau, dans un trou et a mangé des vers. Comme une loutre, il a nagé dans des rivières du Devon, comme un renard citadin, il a fouillé les poubelles de l’est de Londres ; comme un cerf, il a brouté l’herbe des Highlands d’Ecosse. Et pour se rapprocher des martinets, il a suivi jusqu’à l’obsession leur route migratoires entre Oxford et l’Afrique de l’Ouest.
Avec un sens de l’observation qui rassemble à la fois les connaissances scientifiques, la sagesse, la beauté et aussi l’humour, Charles Foster nous offre une plongée unique dans le monde animal et une réflexion profonde sur nos sens et notre instinct.




Pascal Galvani, « Retrouver la terre intérieure : une démarche d’écoformation en dialogue avec les cultures amérindiennes », in
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Gaston Pineau, Dominique Bachelart, Dominique Cottereau, Anne Moneyron (coord.), Habiter la terre. Écoformation terrestre pour une conscience terrienne, L’Harmattan, Paris, 2005, pp. 65-78 Habiter la terre ! Opération individuelle et collective effectuée par l'humanité depuis des millénaires. Notre génération découvre qu'elle peut la laisser inhabitable pour les générations futures. Apprendre à habiter la terre ressort comme l'objectif unificateur d'une écoformation terrestre, à la portée de chacun et à la grandeur du monde. Ce livre s'inscrit dans l'émergence mondiale d'un mouvement d'écopédagogie planétaire provoquée par la crise généralisée de l'habiter.



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Jean-Claude Génot , La nature malade de la gestion, Sang de la Terre, 2008 À travers son expérience professionnelle et ses voyages naturalistes, Jean-Claude Génot nous révèle l'ambiguïté de notre relation à la nature. Il nous montre comment et pourquoi la gestion de la biodiversité parachève la domination de la nature par l'homme, comment sa protection est victime de la société technicienne. Un ouvrage pour penser à la nature de demain, celle des friches et des milieux boisés spontanés qui ont tant à nous apprendre sur la dynamique naturelle et celle des milieux forestiers anciens, très menacés, qui se récréent difficilement car il leur faut du temps. Jean-Claude Génot est chargé de la protection de la nature au Syndicat de coopération pour le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Il est co-fondateur de Forêts Sauvages, un fonds pour la naturalité des écosystèmes en France. Il est aussi l'auteur de très nombreux articles et de plusieurs ouvrages sur la nature


Nathalie Girard, « Quels sont les nouveaux enjeux de gestion des connaissances ? » L'exemple de la transition écologique des systèmes agricoles, Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, 2014/49 Vol. XIX, p.51-78


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Stephen R. Gliessman, Agroecology. The ecology of sustainable food systems, Boca Raton : CRC Press, 2007 Agroecology is a science, a productive practice, and part of a social movement that is at the forefront of transforming food systems to sustainability. Building upon the ecological foundation of the agroecosystem, Agroecology: The Ecology of Sustainable Food Systems, Third Edition provides the essential foundation for understanding sustainability in all of its components: agricultural, ecological, economic, social, cultural, and even political. It presents a case for food system change and why the current industrial model of food production and distribution is not sustainable.




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Emilie Hache, Ce à quoi nous tenons, Empêcheurs de penser en rond, 2011 La nature qui nous entoure n'est plus une ressource inépuisable ni même une ressource "tout court," au sens de simples "moyens," mais elle exige d'être traitée comme une "fin". Comment définir notre responsabilité morale dans cette recomposition du monde ? Ce livre cherchera à rendre compte de l'émergence de nouvelles pratiques indissociablement morales et politiques. Et ces expérimentations, amenant les acteurs concernés à « se mêler de ce qui n'est pas censé nous regarder », nous donnent quelques raisons d'espérer.






Nicole Huybens, La forêt boréale, l’éco-conseil et la pensée complexe. Comprendre les humains et leurs natures pour agir dans la complexité. Éditions universitaires européennes, 2010
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Au Québec, la controverse sur les coupes forestières ne se pacifie pas malgré les modifications apportées à la loi et aux pratiques depuis une vingtaine d'années. Cette controverse est pour l'auteure l'occasion d'une interrogation sur la place de l'homme contemporain dans la nature d'aujourd'hui. Les paradigmes scientifiques et l'éthique des acteurs sont analysés tandis que la forêt imaginaire et ses symboles sont décortiqués. Ils éclairent de manière inusitée les parties les plus cryptées de la controverse. Ce livre intéressera les personnes qui souhaitent mieux comprendre la controverse sur la forêt boréale du Québec. Il parlera aussi à celles qui veulent comprendre et pratiquer la pensée complexe. Les éco-conseillers y trouveront un cadre de référence pour se situer dans des situations de controverses sociales à propos de la nature. Il permettra aux praticiens chercheurs de comprendre le cheminement et de voir le résultat d'une recherche praxéologique. Enfin, il est une contribution à la théologie pratique contemporaine.

Tim Ingold, Pierre Madelin (Traduction), Marcher avec les dragons, 2013
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"Les champignons, voyez-vous, ne se comportent tout simplement pas comme des organismes devraient se comporter. Mais il en va également ainsi avec les hommes. Ils ne vivent pas à l'intérieur de leurs corps, comme les théoriciens de la société se plaisent à l'affirmer Leurs traces s'impriment sur le sol, via leurs empreintes, leurs sentiers et leurs pistes ; leur souffle se mêle à l'atmosphère. C'est pourquoi j'en suis venu à interroger ce que nous entendons par "environnement", pour finalement ne plus le concevoir comme ce qui entoure (ce qui est "là-dehors" et non "ici dedans") mais comme une zone d'interpénétration à l'intérieur de laquelle nos vies et celles des autres s'entremêlent en un ensemble homogène". Grâce à ses expériences de terrain en tant qu'ethnologue, et avec l'aide de bon nombre de philosophes et d'anthropologues, Tim Ingold déploie dans cette anthologie les lignes d'une pensée originale délimitant les territoires de l'évolution biologique et culturelle, les environnements humains et non humains, les royaumes de la pensée et de l'action, et les discours rivaux de l'art et de la science. De la poétique de l'habiter à l'écologie du sensible, Tim Ingold plaide pour une réconciliation entre les projets de la science naturelle et ceux de l'éthique environnementale, pour un retour aux sources de l'anthropologie.



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Aurélie Javelle, Les relations homme-nature dans la transition agroécologique, L'Harmattan, Paris, 2016 Face à la crise environnementale, lhumain cherche des voies pour sortir de limpasse quil sest lui-même construite. Lagriculture est pleinement concernée par ces enjeux. Ce livre part du principe que la transition vers des pratiques agricoles plus respectueuses de lenvironnement ne peut être durable sans prendre en compte les facteurs culturels et les systèmes de valeurs individuels et collectifs des acteurs vers le vivant. En sadressant à tout public soucieux de questionner ses relations à lenvironnement, cet ouvrage ambitionne dapporter une contribution à une transition agroécologique efficiente.




Denise Jodelet, Les représentations sociales, PUF, pp.36-37, 1994
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La notion de représentation sociale joue un rôle rénovateur important en psychologie sociale. Cette notion occupe une position centrale en sciences humaines, dont cet ouvrage donne un aperçu ainsi que des potentialités liées à la recherche. Vingt et un chercheurs et enseignants d'Europe y ont apporté leur concours. Ils mettent en lumière les rapports de l'analyse des représentations sociales avec différentes disciplines.



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Catherine Larrère, Raphaël Larrère, Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l’environnement. Aubier, 1997 Une approche philosophique des rapports de l'homme à la nature depuis l'Antiquité, et des politiques modernes de protection de la nature et de prévention des risques.



Bruno Latour, Nous n'avons jamais été modernes, La Découverte, 2006
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Les modernes n'ont cessé de créer des objets hybrides, entre nature et culture, qu'ils se refusent à penser. Pourquoi ? Pollution des rivières, embryons congelés, virus du sida, trou d'ozone, robots à capteurs... Comment comprendre ces " objets " étranges qui envahissent notre monde ? Relèvent-ils de la nature ou de la culture ? Jusqu'ici, les choses étaient simples : aux scientifiques la gestion de la nature, aux politiques celle de la société. Mais ce traditionnel partage des tâches est impuissant à rendre compte de la prolifération des " hybrides ". D'où le sentiment d'effroi qu'ils procurent, et que ne parviennent pas à apaiser les philosophes contemporains. Et si nous avions fait fausse route ? En fait, notre société " moderne " n'a jamais fonctionné conformément au grand partage qui fonde son système de représentation du monde : celui qui oppose radicalement la nature d'un côté, la culture de l'autre. Dans la pratique, les modernes n'ont cessé de créer des objets hybrides, qui relèvent de l'une comme de l'autre, et qu'ils se refusent à penser. Nous n'avons donc jamais été vraiment modernes, et c'est ce paradigme fondateur qu'il nous faut remettre en cause aujourd'hui pour comprendre notre monde. Traduit dans plus de vingt langues, cet ouvrage, en modifiant de fond en comble la répartition traditionnelle entre la nature au singulier et les cultures au pluriel, a depuis sa parution profondé-ment renouvelé les débats en anthropologie. En offrant une alternative au postmodernisme, il a ouvert de nouveaux champs d'investigation et, avec son " Parlement des choses ", offert à l'écologie de nouvelles possibilités politiques.



Robert Lenoble, Histoire de l’idée de nature. Albin Michel, 1969
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Robert Lenoble scrute l'inconscient pour que s'éclairent en même temps l'aspect de la Nature et le régime de la raison aux différentes époques de notre culture occidentale. Il fait l'histoire d'une idée, mais ce ne peut pas être celle d'une idée claire. On dirait plus exactement qu'elle est l'histoire de la relation fondamentale que l'homme noue avec le monde dans son underground psychique et qu'il exprime dans ses systèmes de représentations conscientes, histoire de l'« idée » qui conditionne les diverses notions de Nature qu'utilisent les rationalisations scientifiques, les théories esthétiques et les doctrines morales.En fin de compte, l'effort entrepris est double, ou plutôt le but poursuivi s'éclaire sous deux points de vue complémentaires et indissociables : d'une part, faire voir comment la conscience humaine s'adresse à la réalité extérieure et opaque du monde qu'elle affronte, d'autre part, montrer comment l'univers des choses se réfère à la réalité intime et obscure des sujets vivants qui le pensent.

Dominique Lestel, « Oublier la frontière homme/animal », Le Carnet PSY 9, 140, 2009, pp. 26-28.

Virginie Maris : voir ses publications ici

André Micoud et Valentin Pelosse, Sauvage et domestique, Etudes Rurales, 129-130, 1993.

Fabien Milanovic, De la diversité des modes d'existence du vivant : une approche sociologique ». Recherche financée par la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), réalisée au sein de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, centre Norbert Elias, en collaboration avec l'Inra (François Lefèvre)



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Alessandro Pignocchi, Petit traité d'écologie sauvage, Steinkis, 2017. Et si le premier ministre se prenait de passion pour les rainettes ? Et si écraser un hérisson par mégarde risquait de déclencher la fureur de son esprit protecteur ? Et si le monde et ses dirigeants adoptaient l'animisme des Indiens d'Amazonie ? La culture occidentale traditionnelle, quant à elle, ne subsisterait plus que dans quelques régions françaises, où un anthropologue jivaro viendrait l'étudier et militer pour sa sauvegarde. De ce parti pris, Alessandro Pignocchi fait émerger un monde où les valeurs s'inversent, les lignes se déplacent et où les rainettes reçoivent enfin la considération qu'elles méritent.




Pierre Rabhi, L'agroécologie, une éthique de vie : entretien avec Jacques Caplat, Actes Sud, 2015.
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Depuis près de cinquante ans, Pierre Rabhi en est persuadé : c'est en nous reconnectant à la terre qui nous nourrit, en prenant le temps de comprendre le miracle qui transforme une graine en de multiples fruits, que nous trouverons les ressources nécessaires pour construire une société véritablement intelligente et pérenne. Car, selon lui, l'agriculture tient la place centrale de nos organisations humaines.
Elle conditionne non seulement notre capacité à nous nourrir et donc à survivre, mais également la possibilité d'élaborer nos cultures et toutes les activités qui constituent nos sociétés. Or, nous sommes aujourd'hui face à un choix. Continuons-nous à favoriser l'agriculture industrielle, responsable de près de 70 % des destructions écologiques sur la planète et de la disparition de millions de petits paysans ? Ou prenons-nous le tournant de l'agroécologie qui, selon nombre d'experts, permettrait de nourrir sainement l'humanité tout en régénérant les écosystèmes ? Pierre Rabhi, un des pionniers de l'agroécologie, met les choses au point dans un dialogue passionnant avec Jacques Caplat, chercheur et agronome. A la fois scientifique, politique et philosophique, cet ouvrage éclaire la relation entre l'être humain et la nature, et propose des solutions à mettre en oeuvre par tous.




J-P Raffin, Nature “naturelle” , nature humanisée?: vrai ou faux débat? Cosmopolitiques, (1), pp. 49–60, 2002

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Harold Searles, L'environnement non-humain, Essai, Paris, 2014 Voici le premier livre de l'auteur de L'effort pour rendre l'autre fou. Harold Searles était alors un jeune psychiatre psychanalyste traitant des malades mentaux à Chesnut Lodge et déjà, comme il le fut toujours, totalement engagé dans son travail thérapeutique. C'est pendant cette période que prit corps l'interrogation qui anime tout le livre : comment s'acquiert et comment se perd le sentiment d'identité personnelle, et d'abord celui d'être un être humain ? Pour nous assurer de notre humanité, nous n'avons que trop tendance à définir tout ce qui n'est pas nous en termes purement négatifs : nous en faisons du "non humain". Nous y englobons la nature, les animaux et parfois même nos semblables. Or, singulièrement chez les psychotiques, dont le sentiment d'identité est fragile, toujours menacé, cette bipartition ne tient plus. A l'angoisse panique de devenir non humain - une machine par exemple - répond leur désir de le devenir, de s'identifier à un paysage, à un arbre, à un chien... Nul mieux que Searles ne sait rendre sensibles la proximité et l'étrangeté de la folie, ce que le délire porte à la fois de souffrance et de vérité.



D. Sibony, Du rapport à la nature. Cosmopolitiques, (1), 61–68, 2002

Luc Strenna, L’homme et la nature ou comment l'homme occidental a pensé ses rapports à la nature, Deuxième épisode. Le Courrier de La Nature, (254), 38–41, 2010a
Ibid. (255), 38–41, 2010b, Ibid. (253), 37–40, 2010c, Ibid. (256), 34–37, 2010d.

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Jacques Tassin, A quoi pensent les plantes ?, Odile Jacob, 2016 Est-il possible de se « mettre à la place » d’une plante, de comprendre ce qu’elle perçoit de ses semblables et du monde extérieur ? On a longtemps vu la plante comme un être passif et immobile, spécialisé dans la fascinante alchimie de la photosynthèse. Les progrès de la biologie végétale donnent aujourd’hui de la plante une image radicalement nouvelle : les plantes ont de multiples façons de percevoir leur environnement. Mieux : elles se parlent et communiquent tous azimuts avec leurs congénères par voie chimique, s’avertissant d’un danger potentiel, mais aussi avec les animaux qui les pollinisent ou vivent en symbiose avec elles. Malgré ces avancées majeures de la biologie végétale, l’intuition littéraire approche souvent mieux qu’elle l’intimité des plantes. Pour découvrir cette « intériorité végétale », rien de tel que le mélange précisément dosé de science et de poésie que propose ce livre. Un excellent petit guide pour pénétrer la vie secrète des plantes.


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François Terrasson, La peur de la nature - Au plus profond de notre inconscient, les vraies causes de la destruction de la nature, Sang de la Terre, 2007 Aimez-vous vraiment la nature ? Toute la nature ? Le gluant, le griffu, le velu, le vaseux, l'organique ? François Terrasson, chercheur atypique, a décrypté nos rapports profonds aux forces originelles. Il nous révèle avec humour nos fonctionnements internes, et explique de manière lumineuse pourquoi notre société s'acharne à détruire la nature. Ce livre fondateur, qui a franchement agacé les aménageurs, mais qui a aussi déstabilisé plus d'un " protecteur " de la nature, a profondément influencé ceux qui l'ont lu. Il nous ramène à notre animalité, à notre organicité, et nous rappelle la force de nos émotions. Shamans, sorcières et légendes hantent ce voyage initiatique, qui touche à la fois le terroir et l'universel. Cette nouvelle édition a été augmentée d'interviews inédites de François Terrasson qui contribueront à mieux faire découvrir l'étendue de sa pensée.



F. Thomas, Cosmologies, diversité bioculturelle et préservation de l’environnement. Natures Sciences Societes, (19), pp. 129–132, 2011


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Peter Wohlleben, La Vie secrète des arbres, Les Arènes, 2017 Les citadins regardent les arbres comme des "robots biologiques" conçus pour produire de l'oxygène et du bois. Forestier, Peter Wohlleben a ravi ses lecteurs avec des informations attestées par les biologistes depuis des années, notamment le fait que les arbres sont des êtres sociaux. Ils peuvent compter, apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d'un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons appelé ironiquement "Bois Wide Web". La critique allemande a salué unanimement ce tour de force littéraire et la manière dont l'ouvrage éveille chez les lecteurs une curiosité enfantine pour les rouages secrets de la nature.

Webographie

Chacun comporte une bibliographie et des analyses d'ouvrages, des textes courts.




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