Les arts : un levier pédagogique pour se relier au vivant ?


Mercredi 13 décembre 2023, à L'Institut Agro Angers


Pré-inscription avant le 1 décembre

Programme à venir...


"On est dans une situation extrêmement grave, 60 % de la population mondiale risque d’être dans des zones inhabitables et on continue, et on persévère. Les dernières actualités (comme la coupe du monde) le démontrent. On est dans un déni et il y a une fabrique du déni, de l’oubli. Il s’agit de se rebrancher autrement avec un milieu, à l’endroit où on intervient, et faire en sorte que les humains et les non humains qui interagissent dans ce milieu offrent d’autres perspectives que le récit qu’on en a aujourd’hui qui est extrêmement dominé par un récit qui est mortifère, qui nous empêche, qui est incapacitant « on n’arrivera pas à changer, on peut pas se transformer, la situation est foutue, foutu pour foutu j’en profite ! etc » La solution, c’est de proposer d’autres expériences avec des êtres vivants qui nous « encapacitent »" (Thierry Boutonnier, artiste arboriculteur)

Dans ce monde en profond bouleversement (technique, politique, écologique et culturel), que nous disent les artistes ? Par les imaginaires qu’ils font naître, comment nous alertent-ils et nous éclairent-ils sur le monde qui est, et celui qui vient ?
Quelles voies ouvrent-ils pour le penser autrement ? Et de quelles façons agissent-ils sur le réel ?
Comment les arts rendent-ils sensible la nouvelle situation terrestre au regard de l’humanité ?
Comment les institutions (culturelles ou autres) peuvent-elles contribuer à faire prendre conscience du moment critique que nous traversons ?


Les objectifs de cette journée :
- donner envie aux enseignant-es de s'appuyer sur le sensible via les arts et spectacles vivants pour travailler sur le rapport au vivant (qualité d'attention, empathie...)
- découvrir des expériences pédagogiques qui articulent pratique artistique et relation au vivant
- faire l'expérience d'une relation au vivant via une pratique artistique encadrée en atelier



Équipe de conception et d’organisation :
Claire Latil - Chargée de mission réseau Animation & Développement Culturel - BAEVS-DGER
Didier Christophe - Formateur en Éducation Socio-Culturelle - ENSFEA
Hélène Guetat - Professeure de sociologie - ENSFEA / Laboratoire LISST
Valérie Renaud - Secrétaire générale - Scènes croisées
Ludmila Kuroi - Chargée de production Mission de créations "Arts en paysage" - Scènes croisées
Anne-Lise Lisicki - Ingénieure formatrice à L’Institut Agro Florac
Iris Bumb - Ingénieure formatrice à L’Institut Agro Florac


Intervenant-e-s :

Intervention de la matinée :


Table ronde :

Le projet artistique de Scènes Croisées : scène conventionnée d’intérêt national pour les arts en territoire, intitulé Nos grands espaces intimes, propose une exploration des relations entre l’humain et l’environnement, et s’articule au travers d’une recherche innovante autant artistique que scientifique. Élaboré à travers des résidences, des installations, des commandes d’œuvres ainsi que le développement de partenariats et des initiatives de médiation avec le public, il évolue du local et du régional pour s’étendre jusqu’au national et à l’international. Ses axes de recherche se situent au cœur des enjeux du monde d’aujourd’hui en questionnant des pensées telles que les relations multivalentes entre la nature et la société, les paysages modifiés, les intelligences locales des humains et des non-humains, et la capacité de l’art et de l’architecture à initier le changement social. Nos grands espaces intimes est profondément ancré dans le tissu local et le paysage de Lozère, tout en forgeant des liens et des collaborations, à la fois par sa programmation et le développement de réseaux que par son interrogation des enjeux critiques du monde aujourd’hui. Rassemblant un large éventail de pratiques et de recherches artistiques et scientifiques, le projet vise à faire circuler les gestes artistiques entre l’art, la collectivité, l’expertise scientifique et les formes traditionnelles de savoir en les rendant accessibles à toutes et à tous.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur site...

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Christophe Rulhes est auteur et metteur en scène de théâtre, musicien et chanteur, sociologue et anthropologue de l’EHESS. Les pièces qu’il réalise avec le collectif d’artistes du GDRA et le chorégraphe circassien Julien Cassier basés à Toulouse, toujours nourries d’enquêtes de terrain, s’intéressent à la diversité biolinguistique, au devenir autochtone des personnes, aux crises ou métamorphoses induites par les bouleversements écologiques et paysagers de notre temps.

Pour en savoir plus sur le GDRA, rendez-vous sur leur site...
Un article de presse récent , artpress, Laurent Perez, Fondation Hermes
Un article universitaire récent , James Cook University, Australie, Etropic

Dossiers à consulter :
- Au milieu des terres
- Siffleurs de danse
- La Cham

D’abord des études pour mettre en relation public et patrimoine naturel et culturel. Puis dix années d’action culturelle cherchant comment relier des artistes et des habitants pour multiplier les façons de regarder le monde. Ensuite, une envie de prendre cette question à la racine, en travaillant avec des jeunes et voilà : dix années en éducation socioculturelle en lycée agricole, et des expériences avec les élèves : les ateliers « cinema anima » de Sylvère Petit, réalisateur, du théâtre dansé dans les arbres ou les pieds dans l’eau du ruisseau de St-Frézal avec le GDRA, la création d’une balade sonore « à arbre ouvert » avec la réalisatrice Cécile Laffon… autant d’occasions de questionner la multiplicité des manières d’être en relation avec le vivant.

Quelques réalisations à regarder et entendre :
- sur la web-radio du Lycée
- le projet Cinéma Anima

Enseignant-animateur en Education Socioculturelle au lycée agricole de Chartres-La Saussaye. Depuis plus de dix ans il accueille des artistes en résidence au sein de son établissement afin de mettre en œuvre une éducation artistique et culturelle incarnée et proche des élèves. Ces résidences explorent à travers le travail des artistes accueillis, la relation de l'humain au vivant.

Après une thèse en Biologie, Diane Trouillet explore en tant qu’artiste chercheuse l’interface entre la Science, l'Art et les techniques. Elle questionne la place du vivant dans notre société et la construction de l’image face à la propagande de l’innovation. En développant ses propres médiums vivants, elle expérimente d’autres supports artistiques. Les formes résultantes convoquent l’art éphémère, et travaillent par elles-­mêmes, se transforment de façon aléatoire et échappent au contrôle.
En effet, elle cultive ses propres médiums artistiques vivants : bactéries, champignons, blob… sont les micro-organismes compagnes avec lesquels elle collabore. Son travail tente de rendre tangible les liens qui nous unissent au vivant humain et non-humain car à l’ère de l’Anthropocène, comment continuer à créer dans un monde qui se détruit ?

Pour en savoir plus, rendez-vous sur son site ...

Ateliers :

Artiste-chercheur, à la fois architecte-paysagiste et chorégraphe, danseur et jardinier, Pedro se situe au croisement de processus créatifs complémentaires. Sa pratique artistique est une invitation à relier l’espace, le sujet et l’éther dont le corps en mouvement est l’outil de communication. Pour lui, paysage et danse entrent en résonance au travers d’une écologie sensorielle, proprioceptive et intuitive.

Cette articulation est née de son parcours, qui lui a conduit à faire des études en architecture-paysagiste à Lisbonne et Helsinki puis en danse contemporaine à Dundee, Prague (entant que lauréat du le prix INOV-Art en croisements artistique du gouvernement portugais) et Berlin. Entre 2013 et 2015, il a suivi le master EX.E.R.CE recherche et chorégraphie de Montpellier. C’est là que Pedro a pu concentrer mes recherches sur de la matière vibrante, le rythme et le toucher, toujours dans le lien corps-paysage. Pour approfondir encore et outiller ces investigations par d’autres canaux perceptifs, il a suis des pratiques qui sont devenus fondamentaux dans son investigation artistique : Body Weather (avec Franck van der Ven, Ogury et Christine Quoiraud), Empathy Waves (avec Benoit Lachambre et Carole Steine) Butoh (avec Sumako Koseki). Il est facilitateur de Somatic Dialogue et s forme entant que facilitator de Klein Technique. Techniques qui, en prenant des méthodes différentes, instruisent le mouvement du corps vers son état le plus simple et authentique.
Depuis 2012 qu’il crée des œuvres chorégraphiques, sous formes scéniques, performatifs et d’installations. Ces créations ont été présentées lors de festivals de danse contemporaine ainsi que dans des musées, galeries, jardins et parcs urbains. Il a notamment collaboré avec Justin Kenedy, Pierre Pilates, Sophie Borthwick, Emma Howes, Fabrice Ramalingom, Maya Carroll, Martha Moore, Antonija Livingstone, Chiharu Mamiya, Joclécio Azevedo, Jörg Muller, entre autres.
En tant que pédagogue, Pedro a commencé par enseigner la perception du paysage au travers de techniques somatiques aux étudiants d’architecture de l’Université Technique de Prague en 2008. À partir de cette expérience, il a constitué un laboratoire, Landscapes In Motion en 2012, où il se cherche artistiquement ce dialogue entre le corps, la danse et le paysage, avec des publics très différents, venus de mondes académique, artistique, littéraire, scientifique et psychothérapeutique.
En 2019 il a débuté la position de curateur et a constitué Unfinished#Battlegroud, une programmation de deux ans qui a eu comme fil rouge le corps comme contexte politique, le corps comme champ de bataille.
Depuis 2015, Pedro est basé en Cévennes, où il vis et développe sa pratique. Les questions de savoir comment l’être humain transforme son environnement et comment l’environnement lui transforme à la fois, sont aussi centrales dans mon travail d’investigation artistique. Aujourd’hui, Landscapes in Motion est devenu une structure de soutien à cette investigation corps-paysage, basée au cœur des Cévennes, LIM - Landscapes in Motion.

Plus de détail sur son site...

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Né en 1981, Samuel Gallet est écrivain, dramaturge et metteur en scène. Il compose des poèmes dramatiques qu’il porte régulièrement à la scène avec le collectif Eskandar, compagnie théâtrale basée à Caen. La plupart de ses textes font l’objet de mises en scène en France et à l’étranger (Angleterre, États-Unis, Allemagne, Mexique, Chili) et sont diffusées sur France Culture. Lauréat 2014 de la Villa Médicis Hors les Murs (Institut Français) pour travailler sur le théâtre politique contemporain chilien, régulièrement associé à des théâtres et des centres dramatiques, il a codirigé de 2015 à 2020 le département Écriture de l’ENSATT à Lyon.
Ses textes sont publiés principalement aux Éditions Espaces 34.
Boursier du CNL 2021-2022, pour l’écriture de son nouveau texte, Le pays innocent qui sera présenté à l’automne 2024, il est aujourd’hui membre du Grand ensemble de la Scène Nationale du Mans.

Il a publié :
- Aux Éditions Espaces 34
Autopsie du Gibier, dans le recueil Le monde me tue (2007)
Encore un jour sans (2008), finaliste Grand prix de littérature dramatique 2009
Communiqué n°10 (2010), Pièce lauréate des Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre 2010 
Oswald de nuit, triptyque comprenant Oswald, L’ennemi et Rosa (2012). 
Issues (2015)
La bataille d’Eskandar (2017), Prix Collidram 2018, finaliste du prix Koltès des Lycéens 2019
La ville ouverte (2018), finaliste grand prix de littérature dramatique 2019
Mephisto Rhapsodie (2019)
Visions d’Eskandar (2021), Coup de cœur 2019 du comité de lecture du théâtre du Rond-Point, Paris.
Mon visage d’insomnie (2022), Texte lauréat des journées de Lyon des Auteurs de théâtre 2021/ Aide à la création Artcena – Cat. TEXTE DRAMATIQUE (printemps 2021)/ Pièce lauréate pour le XXe Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public 2023, sélection 3e/2e.
- Aux Éditions de l’Arche
Le jeu d’histoires libres (2018), avec Fabrice Melquiot
- Aux Éditions Théâtrales
L’enfant qui ne voulait pas (2020)
Nour (2022)

Suite à un parcours de circassien, acrobate, voltigeur, à sa sortie du C.N.A.C. en 2001 il collabore avec plusieurs collectifs mêlant cirque, danse, musique, théâtre/textes, dont La Tribu Iota, Anomalie, Baro d’Evel, La Clique, ou La Compagnie 111 au sein de laquelle il créé le spectacle Plus ou moins l’infini.
Dans le GDRA, il explore la danse et le mouvement, nourrit l’écriture et la mise en jeux et explore divers agrès/scénographie de sa conception. Il intègre à ses recherches corporelles et esthétiques des savoirs dits « traditionnels », « périphériques », « underground » ou « lointains » qui viennent nourrir son vocabulaire chorégraphique, ample et engagé.

Grand témoin :